« Pilier de la ligue des institutrices catholiques de l’Ouest Canadien »
Madeleine Poey naquit à Mazerolles, dans les Pyrénées Atlantiques, le 7 septembre 1878. Madeleine, l’ainée de cinq enfants, fille de Jean Poey et Marie Bordenave, connut une enfance heureuse. Dès sa onzième année, Madeleine entra pensionnaire à Lescar . A dix-sept ans, elle se dirigea vers le Noviciat des filles de la croix à Igon.
En 1905 au lendemain des lois Combes, les religieuses de France essaimèrent dans plusieurs parties du monde.
Madeleine Poey arriva enfin au Manitoba en juin 1905 dans la ville de Winnipeg ou plutôt à Saint Boniface partie française à l’époque de cette ville anglophone, elle fut dirigée vers Fort-Alexandre au sud du lac Winipeg où elle fut presque immédiatement foudroyée par la typhoïde la réduisant à toute extrémité, ramenée sans connaissance par bateau à l’hôpital de St Boniface.
Quand elle fut rétablit, sœur Valérie-Saint-Jean prit le chemin de l’école normale bilingue de St Boniface pour devenir institutrice et il lui fallut apprendre l’anglais.
L’institutrice
Institutrice, elle sera nommée à Saint Adolphe dans le couvent en construction où tout manque encore, même le chauffage. Pourtant l’année scolaire commencera et les maîtresses et les élèves écriront à genoux.
Après les lois de 1890 et 1916 restrictives pour la langue française, celle-ci continua à enseigner en marge de ces lois grâce au courage héroïque des institutrices franco-manitobaines. Madeleine Poey fut un des piliers qui surent rallier les enseignantes laissées sans programme. Elle fonda en 1924 la ligue des institutrices de l’Ouest. Et pour répondre à un besoin elle créa le « bulletin » de cette ligue, revue qui apportait chaque mois des suggestions de leçons, des exemples d’examens en même temps que des nouvelles et des conseils pédagogiques. Épaulant l’Association d’Education, cette organisation aida grandement à la survivance de la langue Française en terre Canadienne.
D’ailleurs, ces petites écoles qui pratiquaient le bilinguisme en marge de la loi allaient connaître un triomphe reconnu dans tout le pays.
Madeleine Poey (sœur Valérie-Saint-Jean) avait aussi pour mission de scolariser les petits autochtones de la nation Cree, peuple d’indiens d’Amérique du nord, tribu de chasseurs qui faisait le commerce de fourrures avec les Français et les Anglais.
Pendant 25 ans que dura sa mission, elle fonda divers établissements, pensionnats, écoles dans l’Ouest Canadien.
Elle fut rappelée au secrétariat général des filles de la croix à La Puye en France.
Elle ne revint au canada que 17 ans plus tard en tant que visitatrice et ce peu avant sa mort qui survint le 14 avril 1948 en France à La Puye où elle est inhumée.
Fondatrice et conquérante, Madeleine Poey, sœur Valérie Saint Jean se dévouera pendant 25 années au service de l’enseignement religieux et du français au Canada.
Jean Renault
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