Joseph de Monic
Joseph de Monicq est né à Oloron-Sainte-Marie le 11 Janvier 1656 dans le quartier Sainte-Croix. Il est le troisième enfant de Jean Monicq et de Marie Cornet. Il a deux frères, Pierre-Martin et Pierre et une sœur Jeane. Il se marie en Nouvelle France à Québec avec Jeanne Carion du Fresnoy (fille de Phillipe de Carion dit Dufresnoy, né à Dax (Landes)le 13 décembre 1691. Cette dernière est veuve de Jacques Lemoine de Saint Hélène, avec lequel elle a eu trois enfants, Marie-Jeanne, Jacques et Agathe. Ils auront ensemble une fille Marie-Madelaine, née à Montréal en 1692 et un garçon Joseph-Nicolas né à Québec en 1693. Joseph de Monicq décédera à Bayonne le 17 octobre 1707, comme l’attestent les registres de la paroisse de Notre Dame, ainsi que son testament déposé à l’étude de Maitre Pierre Dubourg, notaire à Bayonne. Il s’est marié une seconde fois. Dans son testament, le 17 octobre 1707, il « declare (…) qu’il a esté marié deus fois et qu’il a eu de son premier mariage Magdelaine et Nicollas Monicq et de son second mariage avec la dite de Fosserane, Marie de Monicq ».
Il fait campagne à partir de 1675 en Flandre, Allemagne et en Lorraine comme lieutenant dans le régiment de Champagne. Durant cette campagne, un certain nombre d’officiers se firent remarquer. On faisait servir à la défense et à la sûreté du camp les progrès qu’avait faits « l’art de la fortification de campagne ». Nul doute que Monicq se forma durant cette guerre à la défense ou à l’attaque des principales villes qui furent assiégées à cette époque, comme Cambrai, Valenciennes ou Saint Guislain.
Il va séjourner quelques années à Québec ou dans sa région. Il prend part à la défense de Québec lors de l’attaque de Phips. Pour sa conduite durant l’attaque, il est nommé major des troupes à Québec le 16 mars 1691. Durant cette période, on le trouve avec le titre « d’Ecuyer, Capitaine d’une compagnie d’infanterie » au mariage de Pierre Dailleboust d’Argenteuil à Québec le 4 novembre 1687. Parmi les présents, il y a Pierre Lemoyne d’Iberville. Durant la même période, il assiste au baptême de Anne Josèphe Kichkajlbouit, d’origine indienne à la cathédrale de Québec. L’année suivante, il est aussi présent au mariage de Pierre Desquerac de L’Autheur Deveau.
Baptême de Marie Magdeleine Danneaux, à Boucherville dont le parrain est Joseph de Monic
Il revient quelques mois en France en 1693 pour raison de santé et pour s’occuper d’affaires personnelles. Puis il est en service commandé dans le port de Rochefort. Mais, très vite il va repartir outre-atlantique. En 1697, il est affecté à Plaisance à Terre-Neuve, choisi par Louis XIV, pour occuper par intérim le poste de gouverneur, en l’absence de Jacques-François de Brouillan. Il succède à J.F de Mombeton de Brouillan et occupera ce poste jusqu’en 1702, date à laquelle un autre béarnais Daniel Auger de Subercase arrive à Plaisance. C’est la seule période ou l’on trouve des français gouverneurs (nommés aussi « viceroys of the province »)de Plaisance.
Il va y rester cinq ans et si on consulte les documents de cette période, ce furent cinq années difficiles.
Extrait de la lettre de Durand de la Garenne sur les troubles que lui cause Monic (Archive du Canada)
Tous les témoignages concordent. Son « caractère arrogant et emporté », fera que lorsque le temps sera venu de nommer un gouverneur, le choix se portera sur un autre béarnais, Auger de Subercase. Pendant son séjour à Plaisance, les conflits avec ses principaux officiers seront connus à la cour de Versailles. Durand de la Garenne écrit au ministre le 5 octobre 1701 que Monic « n’a fait que me menacé de me destituer de l’emploi de sub-délégué, dans lequel votre grandeur, m’a fait la grace de m’approuvé.. » Le 7 décembre 1700 L’Hermitte, à qui Monic reproche d’être parvenu à un poste élevé malgré sa « petite naissance », écrit au ministre Ponchartrain dans un courrier de 13 pages, pour « réitérer ses très humbles prières que je luy ay faite (…) d’avoir la bonté de me sortir d’ycy n’étant pas possible Monseigneur que je puisse servir davantage sous les ordres de M. Monic….»
Subercase se plaignit d’avoir trouvé l’établissement dans un piteux état: Joseph de Monic n’avait fait que se quereller avec ses officiers. Les pieux et plateformes du fort étaient pourris, les remblais s’écroulaient sous l’action de la mer. La population manquait régulièrement de vivre…!
Il fut fait chevalier en 1707 quelques mois avant de décéder.
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