Le 2 février 1692
Une semaine après que deux filles à Salem aient commencé à avoir des crises étranges, le massacre de la Chandeleur a effacé le village d’York dans le district de Maine.
C’était la nuit enneigée du 24 janvier 1692. Le chef Madockawando (le beau-père du Baron de Saint Castin) et le Père Louis-Pierre Thury ont mené environ 150 à 200 abénakis dans la ville de York (Alors dans le district du Maine). Ils ont attendu l’aube. Ils ont tué ou capturé environ 150 personnes et ont brûlé presque toutes leurs maisons.
Ce massacre de la Chandeleur a eu lieu au milieu de la guerre du roi Guillaume, l’une des guerres française et indienne qui s’est déroulée de façon intermittente en Amérique du Nord de 1689 à 1763 contre les anglais.
Le massacre aurait eu un impact sur les procès en sorcellerie de Salem et également sur le guerre connue sous le nom de « guerre de père Rale ».
Le révérend George Burroughs, a décrit le massacre de la chandeleur qui d’après lui annonçait les épreuves de sorcellerie de Salem:
Le gouverneur Edmund Andros en 1686 a ordonné un raid sur la maison du baron Saint-Castin , installé à Pentagouet (aujourd’hui Castine) dans le Maine. Saint-Castin a riposté en détruisant le fort anglais à Pemaquid en 1689.
En 1692, Madocawando, sachem dans la bande de Penobscot de Wabanakis, a mené le massacre de « Candlemas ». Il était connu pour son courage, sa haine contre les Anglais
Le massacre de la Chandeleur n’était pas une surprise complète. Shubael Dummer, fondateur de la première église paroissiale de la congrégation de York, avait été invité à quitter le village en raison des troubles dangereux. Bien qu’incité de façon pressante de quitter sa place, quand les hostilités indiennes s’intensifièrent, il choisit plutôt par affection paternelle de rester parmi ses paroissiens.
Plaque marquant l’endroit où les assaillants ont quitté leurs raquettes
Le 24 janvier 1692, Madocawando et le missionnaire français Louis Pierre Thury ont mené jusqu’à 300 Français et Abenakis en raquettes du Canada à York. Avant l’aube, ils ont empilé leurs raquettes de neige à côté d’une grande roche et se sont glissés dans la ville. (Une plaque commémore cet évènement) Il faut se rappeler que le missionnaire L.P. Thury vivait à Pentagouet (Castine, Maine), près de Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin, où il demeura huit ans. Il acquit une grande influence sur les Abénaquis et prit part à leurs expéditions. En 1689, il accompagna Saint-Castin dans le raid qui détruisit Pemaquid, et en a laissé un récit détaillé. Mais revenons à York.
« Les habitants étaient dans leurs maisons non gardées, ici et là éparpillés, silencieux et sécurisé ». Prenant les maisons une par une, les guerriers ont tué les habitants et le bétail, en ont capturé d’autres et ont brûlé la plupart des bâtiments.
Shubael Dummer a été abattu devant sa propre porte d’entrée en essayant de s’échapper sur son cheval. Les Indiens l’ont dépouillé de ses vêtements et mutilé son corps. Sa femme Lydia et leur petit fils étaient parmi les captifs forcés de marcher dans la neige jusqu’au Québec.
» Un sauvage plein de sang, délibérément, pour ridiculiser le caractère ministériel de M. Dummer, a mis ses vêtements, en présence des captifs » selon l’historien William Williamson .
Quand les Indiens ont envahi la maison des Moulton, Jeremiah de quatre ans se cachait sous le lit. Au milieu de cris et de rires, ils ont enfoncé une hache dans la tête de sa mère, puis ont frappé son père. Jeremiah regarda les Indiens scalper ses parents. Après leur départ, il resta sous le lit jusqu’à ce que la maison prenne feu. Il a couru de la maison vers un groupe d’hommes qui se sont révélés être des Indiens, qui l’ont attaché avec les autres.
Le capitaine John Floyd avec un petit groupe de miliciens s’est précipité au secours des habitants depuis Portsmouth, au nord-ouest. Ils ont découvert environ 18 maisons brûlées, la prison et le fort étant restés debout. Floyd et ses hommes ont enterré 48 personnes dans une fosse commune avec un nombre non enregistré de petits enfants.
Les captifs ont été emmenés au Canada, où certains ont été rachetés par le capitaine John Alden Jr., fils de John Alden et Priscilla Mullins de la colonie de Plymouth . Lydia Dummer a été libérée, mais séparée de son fils. Elle s’est rendue au Québec à trois reprises pour le retrouver, mais elle n’a jamais vu ni entendu parler de lui.
Jeremiah Moulton réapparut pendant une autre guerre française et indienne que l’on l’appelle aussi la Guerre du père Rale , après que le père Sébastien Rale ait dirigé une alliance d’Indiens Wabanaki du côté de la Nouvelle-France.
En 1724, Jeremiah Moulton a conduit 200 hommes à la colonie Wabanaki de Norridgewock pour tuer le père Sebastian Rale et abattre les Indiens. Les Anglais ont tué Rale et 80 Abenakis, dont deux douzaines de femmes et d’enfants
Moulton revient à York et devient shérif. En 1719, il reconstruisit la prison. Aujourd’hui, il reste le dernier bâtiment public connu de l’ère coloniale.
Plus tard en 1692, John Alden et John Floyd ont été accusés de sorcellerie dans les épreuves de sorcellerie de Salem en raison de leur participation au massacre de la Chandeleur. Alden s’est échappé de la prison à New York. Floyd n’a jamais été exécuté, mais on ne sait pas pourquoi ?